Agirc-Arrco : les salariés vont devoir cotiser plus longtemps pour un même niveau de pension


Article paru dans PREVISSIMA PUBLIÉ LE : 21|05|2019   Le vendredi 10 mai 2019, les partenaires sociaux se retrouvaient pour conclure leur accord de pilotage du régime de retraite complémentaires des salariés du privé Agirc-Arrco pour les quatre prochaines années. Si la plupart des mesures adoptées sont avantageuses pour les retraités, les actifs risquent de cotiser plus pour obtenir un même niveau de pension.   Un accord avantageux pour les retraités   Lors de cette réunion, les syndicats et le patronat avaient réussi à s’entendre sur la réindexation des pensions, revalorisées à hauteur de l’inflation.   Le patronat avait également consenti à élargir les catégories de personnes qui ne sont pas soumises au malus de 10 %. Avant l’accord, les retraités modestes exonérés de CSG y échappaient. Aujourd’hui, sont également concernés :   • Les bénéficiaires de l’allocation spécifique de solidarité (ASS),   • Les personnes en invalidité • Les bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH)   • Ceux qui se sont vu reconnaître une incapacité permanente d’au moins 20 % à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle   Si les retraités du privé ont vu leur situation s’améliorer avec cet accord, ce n’est pas le cas des actifs.   Durée de cotisation plus longue pour les actifs, pour un même niveau de pension   L’accord prévoit également que la valeur d’achat du point est réindexée sur la revalorisation des salaires. Or, la valeur de service du point est quant à elle réindexée sur l’inflation.   La valeur d’achat du point est la conversion des cotisations retraite en points retraite. La valeur de service du point est la valeur du point permettant de calculer le montant de la prestation retraite qui sera versé à l’assuré. Elle correspond à la valeur du point l’année du départ à la retraite de l’assuré.   Le problème vient du fait que la revalorisation des salaires est plus rapide que la revalorisation de l’inflation. Le corolaire est donc que la valeur d’achat du point augmente plus rapidement que la valeur de service du point, ce qui engendre une baisse de rendement : « résultat, vous cotisez plus pour percevoir le même niveau de pension lorsque vous serez à la retraite », conclu Jacques Martel, administrateur de l’Union nationale interprofessionnelle des retraités CFE-CGC.   D’après les chiffres SPAC actuaires, le rendement instantané net est passé de 5,99 % en 2018 à 5,81% en 2019. Ainsi, un actif qui paye 100 € de cotisation pour sa retraite se constitue une rente de 5,81 € / an en 2019, alors que ce gain était de 5,99 € / an en 2018. La baisse de rendement n’est pas nouvelle (en 1960 le taux était à 16 %), et permet d’assurer la pérennité financière des régimes.   Que penser de la situation actuelle ? Si elle est mieux qu’un gel de pension, elle n’est toutefois pas optimale. Les actifs d’aujourd’hui risquent de cotiser plus pour toucher une pension qui ne sera pas à l’échelle de leur cotisation. La mesure est un outil de rééquilibrage des comptes, moins voyant pour les salariés cotisants qu’un gel des pensions.
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