jdd – 04/09/19
Les syndicats n’éviteront pas la question demain et vendredi quand ils seront reçus à tour de rôle à Matignon par le Premier ministre, Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire, et Agnès Buzyn, ministre des Solidarités. Car dans la réforme des retraites, il y a un sous-dossier caché que les partenaires sociaux ont bien l’intention de déterrer. Celui des finances du régime à l’horizon 2025. Dix milliards d’euros manquent à l’appel. Avec l’allongement de l’espérance de vie, il faut servir des pensions plus longtemps. Dans son rapport rendu le 18 juillet, Jean-Paul Delevoye, qui défendra lui-même le texte devant le Parlement, prévient : “le système devra être à l’équilibre en 2025 au moment de la mise en place du nouveau système. Le projet devra être enrichi pour proposer les modalités de convergence (…) dans le cadre du projet de loi portant création du système universel. Ces modalités seront concertées avec les partenaires sociaux.” En clair, les négociations qui s’ouvrent vont devoir aussi réfléchir aux moyens de remettre les comptes à flot en vue du futur respect de la “règle d’or”, qui interdira à terme les déficits. Parmi les pistes qui ont la préférence du gouvernement : la hausse de la durée de cotisation. Macron prépare les esprits à une hausse de la durée de vie active plus rapide que prévu La réforme Touraine de 2014 prévoit un lissage dans le temps de l’allongement de la période de référence pour toucher une retraite à taux plein : 43 ans en 2035 (génération 1973) contre 41,5 ans aujourd’hui, à raison d’un trimestre de plus tous les trois ans. Le gouvernement, et notamment Bercy, avait bien pensé avancer le calendrier pour renflouer plus vite les caisses dans le cadre du prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale. Mais Jean-Paul Delevoye s’y est opposé vertement et aurait même mis sa démission dans la balance. Finalement, le projet a été repoussé à plus tard. Pour resurgir aujourd’hui, dans le cadre du projet de loi sur les retraites. Il figure parmi les pistes privilégiées par le gouvernement pour aménager la période transitoire, qui s’écoulera de 2020 à 2025, avant que le système à points entre en vigueur. La sortie d’Emmanuel Macron sur France 2 ne doit ainsi rien au hasard et permet de préparer les esprits à une hausse de la durée de vie active plus rapide que prévu. Encore va-t-il falloir convaincre les syndicats, et notamment la CFDT sur qui le président compte pour mener à bien sa refonte du système.
La réforme Touraine de 2014 prévoit un lissage dans le temps de l’allongement de la période de référence pour toucher une retraite à taux plein : 43 ans en 2035 (génération 1973) contre 41,5 ans aujourd’hui, à raison d’un trimestre de plus tous les trois ans. Le gouvernement, et notamment Bercy, avait bien pensé avancer le calendrier pour renflouer plus vite les caisses dans le cadre du prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale. Mais Jean-Paul Delevoye s’y est opposé vertement et aurait même mis sa démission dans la balance. Finalement, le projet a été repoussé à plus tard. Pour resurgir aujourd’hui, dans le cadre du projet de loi sur les retraites. Il figure parmi les pistes privilégiées par le gouvernement pour aménager la période transitoire, qui s’écoulera de 2020 à 2025, avant que le système à points entre en vigueur. La sortie d’Emmanuel Macron sur France 2 ne doit ainsi rien au hasard et permet de préparer les esprits à une hausse de la durée de vie active plus rapide que prévu. Encore va-t-il falloir convaincre les syndicats, et notamment la CFDT sur qui le président compte pour mener à bien sa refonte du système.